05/07/03 - Stade Vélodrome - Marseille, France

Set List:

Brown Sugar
Start Me Up
You Got Me Rocking
Don't Stop
Wild Horses
You Can't Always Get What You Want
Midnight Rambler
Tumbling Dice
Slipping Away
Before They Make Me Run
Sympathy For The Devil
I Just Want To Make Love To You (B-Stage)
Like A Rolling Stone (B-Stage)
Street Fighting Man (B-Stage)
Gimme Shelter
It's Only Rock'n Roll
Honky Tonk Women
Satisfaction
Jumpin' Jack Flash

Report:

Déjà treize ans ! Hé oui mon vieux ! Il semblerait que les années défilent plus vite avec l'âge. En vieillissant on s'embourgeoise. En 90, nous étions descendus en R12, nous avions cassé le pare brise, roulé sous la pluie pendant plus de deux cents kilomètres, et fait la fête jusqu'à plus soif toute la nuit. Cette année, c'est ambiance voyage organisé TGV en 1re classe, hôtel à deux pas du stade et repas en bord de mer avec vue sur les surfeurs de la plage du Prado, et sur de ravissantes serveuses. On a beau s'embourgeoiser, cela ne nous empêche pas d'être dès neuf heures du matin devant les portes du stade. Il fait beau, "hé peuchère c'est normal ! Ô le Parisien ! t'es à Marseille !" s'exclamera Dino. C'est vrai qu'on est à Marseille, à midi si on est cent à faire la queue devant les portes, c'est le bout du monde. Les Marseillais sont à la plage et ils ont bien raison. Le service d'ordre compétent organise dès dix heures les barrières de sécurité pour limiter les bousculades, c'est très efficace car les gens s'installent par ordre d'arrivée et l'ambiance est détendue. Lorsque les portes s'ouvrent, c'est parti pour quatre cents mètres de course pour être dans l'enclos car ici pas de billet "Pelouse Or", les premiers arrivés sont les premiers servis. Arrivé deuxième côté Keith, d'un bref coup d'œil je constate que la scène est haute, je me recule de dix mètres contre la barrière du catwalk rejoint par des potes. Le stade se remplit très lentement. A la veille du concert, les Stones n'avaient vendu que quarante-cinq mille places sur les soixante mille mises en vente, mais dix mille billets supplémentaires sont partis aujourd'hui. A vingt heures, les Stereophonics montent sur scène pour quarante-cinq minutes de british pop typique, ils reçoivent un assez bon accueil du public, relativement plus jeune que celui des autres concerts de la tournée. Vers 21h10, on s'impatiente. Une hola déclenchée depuis l'enclos déferle sur le Vélodrome, le public trépigne. Mais les Stones se font attendre, déjà vingt minutes de retard sur la programmation habituelle. L'ambiance monte d'un, de deux puis de trois tons dans la foule, on se croirait à un match de l'OM ! il ne manque plus que les Ultras avec leurs mégaphones ! Ça va être chaud ce soir, je le sens bien. C'est avec une demi-heure de retard que Keith investit la scène d'un pas déterminé en nous balançant le riff de Brown Sugar. D'entrée, on est frappé par l'énergie qui se dégage du groupe. Ron a bonne mine après une semaine de vacances durant laquelle on l'a aperçu à Wimbledon. Les trois autres se sont reposés sous le soleil de Cadacès. Mick est déchaîné, il a tout de suite compris que le public était en pleine forme également, rien à voir avec 1990, plus passif. Deux jours plus tard, Jagger en avait parlé au Parc des Princes : "Ils sont timides à Marseille ou quoi ?". Rien de tout ça aujourd'hui, tout le monde est debout dans les gradins, même au fond du stade, et l'on chante à tue-tête. Les Stones le sentent bien et se mettent au diapason. Les titres s'enchaînent, très bien joués. Ron nous envoie des soli de bonne facture sur Start Me Up, You Got Me Rocking, et se prend pour un caméraman sur Don't Stop. You Can't Always Get What You Want et Midnight Rambler sont bien maîtrisées. Mick chante à merveille sur Wild Horses, d'un très bon cru malgré les problèmes techniques de Keith avec sa nouvelle Guild acoustique accordée en hawaïan tune (12- 5 cordes). Les Tumbling Dice roulent sur du velours. Puis le riff humain interprète Slipping Away divinement, sa guitare posée à ses pieds comme il en a pris l'habitude depuis le début de la tournée. Il prend sa Télécaster pour Before They Make Me Run, il chante de mieux en mieux. Le Vélodrome s'enflamme pendant Sympathy For The Devil. Mick arrive au milieu de la foule pour le B-stage: "Je me sens très bien ici ce soir". Richards sort un gros son de l'ampli Fender, avec sa Gibson 335 sur I Just Want To Make Love To You. Marseille ayant loupé le Voodoo Lounge Tour en '95, on a droit à Like A Rolling Stone, comme Milan a eu droit à Out Of Control en début de tournée européenne. Mais le plus grand moment de la soirée sera Street Fighting Man. Le morceau n'en fini plus, Keith martèle véritablement sa Telecaster et toutes les poses richardiennes y passent : lancement de jambe gauche, lâchage de manche pouce en arrière, jambes écart guitare entre les jambes, plié en deux, en quatre, à genoux, l'ampli à donf. Les spectateurs autour de la petite scène sont sidérés, assommés, bouche bée. Les Stones regagnent la grande scène pour un final des plus classique. Le public en redemande : Jumpin' Jack Flash, Richards nous en remet une couche et descend dans la fosse, Mick court partout, Ron fait la fête, Charlie impeccable martèle ses fûts. Ça y est, c'est déjà fini, le feu d'artifice illumine le stade, les lumières s'allument, les Stones sont déjà à Marseille-Marignane, ils seront au George V, vers trois du mat'. Quel concert ! Un des meilleurs que je n'ai jamais vu en stade ! Le Vélodrome et le groupe ont été à la hauteur de l'événement, tout y était : l'ambiance, l'envie de jouer, la pêche, aucun plantage, bref super concert. Seul bémol, la set-list était hyper classique, mais en stade promo "Forty Licks" oblige… Allez, demain baignade et bronzette à la plage du Prado, je vous le dit des vrais bourges cette année.
Michel Rivassou

Etais au vélodrome samedi. 800 bornes AR payées de retour uniquement par la foi. nos héros ne l'ont visiblement plus. (arghhhhh... suicide right on the stage...bon bref) jamais facile de vilipender ses héros. que du bon pourtant sur le set-list mais la micawber hyper sous-mixée traduit bien le manque de confiance dans l'épine dorsale richardsienne : un bouillon sonore sur une bonne heure (si vous aimez les cuivres, lisa et leavell par contre vous êtes servis). quelques anectodes affreuses pour le cortex du fan de base ( mes sticky fingers en tremblent en écrivant celà) : guitariste/choriste jouant discretement derrière ( ou plus cruement " à la place de") keith sur wild horses ( la pire version que j'ai jamais entendu, anonement de trident mixes inclus), boucles séquencées sur l'intro anthologique de gimme shelter, pire les interventions de chuck leavell sur l'outro de street fighting man et jumping jack flash.... et oui ça fait mal. entre parenthèses : encore merci à toi louis (1) d'exister pour faire encore VIVRE ces oeuvres qu'ont délaissé leurs créateurs. heureusement et peut-être à force d'autoconditionnment quelques bons moments tout de même : before they make me run ou l'on entend enfin la fender de keith, gimme shelter sur la fin, honky tonk woman ( avec un solo inespéré de keith en open), it's only r'n'r, et dans une moindre mesure i can't get no et jumping. bon désolé d'avoir dit tout ça ; le rock ca se vit à son propre diapason et j'espère qu'un paquet de mecs n'ayant jamais vu les stones prendront leur pied en allant les voir cette semaine. un conseil qd même ne courez pas après des places et plus de 100 euros ( cf carré d'or invendus à bercy à 1.600 balles, voire places à l'olympia) et pourquoi pas compte tenu de l'absence totale de respect du sound-check pour le fan de devant à 10 m de keith ( tiens donc) jouer la proximité du B-stage avec peut-être un son plus correct. attention : keith est de face à droite sur le carré du B-stage en regardant la scène. wild horses could'nt drag me away.
Thierry
(1) digression s'expliquant par le premier destinataire de cette prose : le forum de " bertignac.com ".

Photo:

licks050703

 

(Photo: Yahoo!)