04/06/03 - Olympiahalle - Munich, Allemagne

Set List:

Street Fighting Man
It's Only Rock'n Roll
If You Can't Rock Me
Don't Stop
Doo Doo Doo Doo Heartbreaker
Love In Vain
Live With Me
Monkey Man
Midnight Rambler
Tumbling Dice
Slipping Away
Before They Make Me Run
Start Me Up
Can't You Hear Me Knocking
Honky Tonk Women
Jumpin' Jack Flash
Mannish Boy (B-Stage)
Neighbours (B-Stage)
Brown Sugar (B-Stage)
Satisfaction

Report:

Première de la tournée européenne - en arena qui plus est ! Ça commence mal. La grève des fonctionnaires nous prive de notre train de nuit car, évidemment, c'est le jour de notre départ que les syndicats ont décidé de bloquer le pays. Qu'à cela ne tienne, on a le moral et la santé (et la passion !), le trajet se fera en voiture.
Arrivée à Munich le 4 juin au matin vers 11 heures, direction l'hôtel des Stones pour prendre la température et revoir les habitués que l'on n'a plus croisés depuis quatre ans. Dans le hall, les enfants Wood vadrouillent à leur guise, rejoints bientôt par Bernard Fowler. En fin d'après-midi on prend nos clics et nos clacs en route pour l'Olympiahalle dans le parc olympique. Aux abords de la salle, l'ambiance est très calme. La rigueur allemande fonctionne bien, d'ailleurs on n'a vu aucun flic dans les alentours.
18h, les portes s'ouvrent, les premiers entrés s'engouffrent dans l'enclos qui entoure la center-stage. La salle, de configuration ancienne (les Stones y ont déjà joué en 73), ressemble à un grand chapiteau. La capacité d'environ 11 000 places la situe entre Bercy et le Zénith. On a du mal à croire que c'est bien les cailloux qui vont jouer là ce soir. La première partie est assurée par les Cranberries qui donnent un concert de très bonne facture, passant en revue la plupart de leurs hits. Malheureusement, on s'aperçoit très vite que l'acoustique de la salle est épouvantable et l'on craint le pire.
21h30, "Open the cage and let the tigers out !". Street Fighting Man ouvre le bal et d'entrée c'est très violent… Keith est déchaîné, Mick prend immédiatement ses marques, le reste du groupe assure grave. Darryl Jones a un son énorme, il a une présence rythmique qu'il n'a jamais eu auparavant dans le groupe. L'américain semble enfin avoir trouvé sa place. La différence est surprenante et l'on retrouve nos chers Rolling Stones qui groovent comme au temps de ce bon vieux Bill. On l'avait déjà senti bien plus à l'aise sur le No Security Tour, mais cette année il ne fait plus qu'un avec Keith et Charlie. Formidable ! Durant 2h10, Mick et sa bande vont délivrer une prestation d'une rare violence dotée d'un très, très gros son et ce malgré l'acoustique déplorable. Impossible de croire que ces mecs là ont 60 ans lorsqu'ils déroulent des morceaux tels que Midnight Rambler (de toute beauté), Tumbling Dice, Jumpin' Jack Flash, Satisfaction… des titres que l'on connaît pourtant par cœur.
Que dire du center-stage, clou du spectacle avec une set-list affriolante ? Mannish Boy, sexuel à souhait… Keith est grandiose avec sa magnifique Gibson noire qui le ne quitte plus, Ronnie suit plus que jamais, Mick chante à merveille nous faisant presque oublier la sensualité de la voix de Muddy Waters. Les Stones ne reprennent pas des chansons, ils se les approprient et de quelle manière ! Neighbours marquera tous les esprits. Le rock'n'roll fifties est à l'honneur dans ce morceau maîtrisé d'un bout à l'autre par un Keith Richards complètement survolté, les yeux hagards, aggripé au manche de sa 335. Vu depuis le premier rang, à deux mètres de lui, c'est impressionnant. Le reste du band est tout aussi en transe, particulièrement Charlie qui martèle sans relâche. Waouh… Un must ! Brown Sugar conclut cet aparté dans un déluge de décibels, le public allemand est conquis, les Greta sont intenables derrière nous. Satisfaction en unique rappel, version magnifique, Keith arbore sa nouvelle Telecaster aux touches rapportées rose d'un goût discutable, celle-là même offerte il y a quelques mois par Billy Gibbons, le leader de ZZ Top. Pas très belle, mais quel son ! 23h45, les confettis jonchent le sol, les Stones saluent et quittent la scène. Un show d'une qualité exceptionnelle qui en dit long sur la suite des événements. Prochaine arena… Bercy !
Gilles Papin

Photo:

licks040603

 

(Photo: Yahoo!)