02/10/03 - Letzigrund Stadium - Zurich, Suisse

Set List:

Brown Sugar
Start Me Up
You Got Me Rocking
Don't Stop
Angie
You Can't Always Get What You Want
Midnight Rambler
Tumbling Dice
Slipping Away
Happy
Sympathy For The Devil
It's Only Rock'n Roll (B-Stage)
Mannish Boy (B-Stage)
Street Fighting Man (B-Stage)
Gimme Shelter
Paint It Black
Honky Tonk Women
Satisfaction
Jumping Jack Flash

Report:

20h, arrivée devant le stade, juste à temps, la première partie est déjà terminée, les Stones seront sur scène dans une trentaine de minutes. Putain ! le dernier concert européen du Licks Tour, on peut pas rater ça ! Ce sera quand sinon le prochain ? Dans bien trop longtemps… Et puis pouvoir encore se faire les Stones en plein air, en octobre, c’est sympa non ? Départ à 13h de Paris, on sort la Scenic et on trace ! On n’a pas de billets, mais c’est un stade de 40 000 places, devrait pas y avoir trop de problèmes. Même à Bercy, il restait des dizaines de billets bradés juste avant le concert, pas d’inquiétude. Vu le monde qu’il y a dehors, je me dis qu’on n’a pas dû rater grand-chose, les Suisses ont préféré rester dehors et boire des bières en mangeant des saucisses plutôt que d’entrer écouter leurs compatriotes, les Lovebugs, en ouverture pour les Stones. Le temps de réaliser qu’ici on n’utilise pas l’euro et de trouver des francs suisses, la chasse aux billets peut commencer… sauf que des billets à chasser… il n’y en a pas un seul ! Les Stones n’ont pas joué à Zurich depuis 1976, c’est le dernier concert européen, beaucoup de fans ont fait le déplacement, c’est archi sold-out. Si tous ces pékins ne rentrent pas, c’est qu’ils ne peuvent pas. Et on est comme eux. On a beau chercher désespérément, il n’y a pas un seul billet à acheter au noir, et le grondement de la sono annonce déjà le riff imminent de Brown Sugar. Le concert commence, je n’arrive pas à croire qu’on a fait le déplacement pour rien. Pour me consoler, je me dis que ce n’est pas si grave, que j’ai déjà eu la chance de les voir un paquet de fois ces Stones, un peu partout, et même plusieurs fois en club, que finalement après cette magnifique tournée et les petites salles, un concert en stade en plus ou en moins, qu’est ce que ça change… et puis encore une fois Angie… ça va, je ne rate pas grand chose. Et c’est marrant de “voir” un concert des Stones de dehors avec tous les losers et les vendeurs de merguez et de T-shirts pirates. Ça, j’avais jamais fait ! Mais quand les Stones de l’autre côté des tribunes en béton se foutent de ta gueule en te balançant un You Can’t Always Get What You Want de circonstance, c’est vraiment les boules, on serre les dents et on se dit qu’on va peut être repartir tout de suite pour abréger la torture. Mais, miracle, Midnight Rambler retentit et un Suisse sorti de nulle part nous propose deux billets. En quelques secondes, la terrible frustration a disparu, on y est, on est dedans, ce putain de stade est effectivement plein à craquer. Tumbling Dice. Les Stones sont déchaînés, comme s’ils voulaient tout donner pour ce dernier soir. On n’entend que la guitare de Richards qui est surmixée, le bonheur ! Pendant la présentation du groupe, Jagger prend soin de remercier les cent quatre-vingt treize personnes qui composent le staff de cette tournée qui s’achève. Comme dit Keith, avant de se lancer dans un impeccable Slipping Away, «Il faut bien que ça se termine quelque part. Alors autant que ce soit à Zürich, non ?!» avec un sourire et un clin d’œil qui déclenche des rires dans le Letzigrund, qui semble parfaitement connaître son passé zürichois… Ensuite, il nous offre le bien nommé Happy que le groupe fera repartir pour faire durer le plaisir. Les rythmes de Sympathy For The Devil et les flammes de la scène nous réchauffent en cette fraîche soirée d’automne. Oooh, oooh ! Sur la petite scène, le groupe est impérial. Aucune surprise dans les morceaux choisis, mais quelle énergie ! Sur Street Fighting Man, Darryl Jones joue tellement fort que le stade semble trembler au son de sa basse. Toujours ce sentiment qu’ils donnent tout pour le dernier soir. Après que la main de Lisa s’est perdue une dernière fois entre les jambes de Mick pendant un Gimme Shelter un peu brouillon, dont l’intro interminable a permis à Keith de serrer au moins deux cent trente quatre mains en revenant de la B-stage, Paint It Black semble combler le public qui ne se lâche enfin que pour les très longues versions de Satisfaction et Jumpin’ Jack Flash, qui concluent ce concert et cette tournée. Lors du salut final, des jeunes filles en habit traditionnel suisse (des Heïdi, quoi !) viennent sur scène offrir des fleurs à Lisa et aux quatre Stones, ce qui donne à la scène un air de podium Tour de France. On a vu un concert certes sans surprise, mais quelle classe et quelle énergie, même après tant de prestations sur ce Licks Tour. Ravis et toujours couverts des gros confettis rouges, on se dirige vers la sortie. Le feu d’artifice, que je n’avais plus vu depuis Marseille, il y a presque trois mois, m’apparaît magnifique. Finalement, malgré les galères, quelle belle soirée…
Et à partir de là il peut bien nous arriver toutes les catastrophes du monde : la fourrière suisse, la pluie diluvienne sur la route de nuit, la chambre 117 du Formule 1 de Besançon, le boulot avec seulement ces trois petites heures de sommeil, etc. On s’en fout, on est heureux, on a eu notre dose. La dernière ?
Deubs

Photo:

licks021003

 

(Set-list :IORR)